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  • Qu’est-ce que la naloxone?

    Qu’est-ce que la naloxone?

    La naloxone est un composé chimique sécuritaire et très efficace qui inverse les effets des opiacés comme l’héroïne. Depuis 40 ans, elle est utilisée dans des milieux cliniques comme traitement d’urgence contre les surdoses d’opiacés. Aux É.-U. et en Europe, les programmes « Take Home Naloxone » ont été associés à des réductions de jusqu’à 34 % des décès liés aux drogues[1]. L’utilisation de la naloxone au Canada est autorisée depuis plus de 40 ans, et elle figure à la Liste modèle de l’OMS des médicaments essentiels. La naloxone ne peut faire l’objet d’abus – en l’absence de narcotiques, elle ne présente essentiellement aucune activité pharmacologique. La naloxone ne fonctionne qu’avec les drogues de la famille des opiacés/opioïdes – elle n’est pas efficace pour les surdoses d’autres drogues comme la cocaïne.

    Comment la naloxone peut-elle réduire le nombre de décès liés aux drogues?

    La naloxone peut jouer un rôle majeur dans la prévention des décès – surtout si elle peut être administrée à une personne en surdose aussi tôt que possible. Afin de maximiser l’effet de la naloxone sur les décès liés aux drogues, il faut que la naloxone soit disponible sur les lieux de la surdose avant l’arrivée de l’aide spécialisée. Ce qui veut dire que la naloxone doit être disponible pour les membres de la communauté, aux fins d’utilisation d’urgence. Les programmes « Take Home Naloxone » ont été liés à des réductions de jusqu’à 34 % des décès liés aux drogues[2].

    L’accès à la naloxone varie autour du monde, notamment les doses à apporter (take-home) pour les personnes qui utilisent des drogues illicites en Europe, en Australie, de même qu’à Edmonton et Toronto. L’Écosse a instauré une National Patient Group Directive en août 2010 pour faciliter le développement de programmes de naloxone pour apporter. Les Patient Group Directives (PGD) permettent que la naloxone soit prescrite par des infirmières et des pharmaciens compétents. En Écosse, chaque personne libérée d’une prison et à risque de surdose reçoit une formation et une trousse de naloxone[3]. La naloxone est en vente libre à Turin, en Italie. Il y a plus de 180 programmes réussis de naloxone pour apporter aux États-Unis, comme le Project Lazarus de Caroline du Nord, qui a contribué à distribuer de la naloxone aux personnes qui sont à risque à cause des opiacés prescrits[4].

    Au Canada, la naloxone est contrôlée à titre de médicament sur ordonnance (MSO) en vertu de l’annexe F du Règlement de la Loi sur les aliments et drogues. Elle est prescrite par les médecins à des patients désignés nommément seulement, qui sont jugés à risque d’une surdose d’opiacés. La disponibilité de la naloxone est également soumise à la législation provinciale régissant les pharmacies ainsi qu’aux organisations professionnelles comme les collèges provinciaux de médecins et chirurgiens.

    La recherche a constaté que la disponibilité de la naloxone n’augmente pas l’utilisation des opioïdes. Des programmes ont remarqué que former des gens à administrer un médicament qui sauve des vies est une expérience qui change une vie.

     

     



    [1] Scottish Drugs Forum. Take-home Naloxone: Reducing Drug Deaths. À l’adresse :www.sdf.org.uk/index.php/download_file/view/132/108/

    [2] Buxton, et al., 2012; Scottish Drugs Forum.

    [3] National Services Scotland. 2012. National Naloxone Programme Scotland Monitoring Report – Naloxone Kits Issued in 2011/12. À l’adresse : http://naloxone.org.uk/index.php/allresearch/99-reseach14

    [4] Dasgupta, N. et al. 2008. « Project Lazarus: Overdose Prevention and Responsible Pain Management ». North Carolina Board of Medicine: Forum, p. 8. À l’adresse :www.ncmedboard.org/images/uploads/publications_uploads/no108.pdf

  • La vie des gens nous importe – Journée internationale de sensibilisation aux surdoses

    La vie des gens nous importe – Journée internationale de sensibilisation aux surdoses

    « Nous entendons aussi le témoignage de nombreux parents qui ont sauvé leurs propres fils et filles. Souvent, lorsque les gens s’injectent des drogues, cela [une surdose] arrive lorsqu’ils sont près de leur proches, plutôt que près d’autres utilisateurs de drogues, qui parfois savent mieux que les médecins quelle aide apporter. Si les parents ont une trousse de naloxone à la maison et qu’ils ont été formés à l’utiliser, ils peuvent faire une injection et voir leur enfant revenir à la vie sous leurs yeux. Les mères nous demandent souvent : « Pourquoi ne connaissions-nous pas la naloxone avant? Pourquoi le thérapeute n’a-t-il jamais mentionné qu’il existe un produit qui peut contrer une surdose et sauver une vie instantanément? »

    Ce sont les propos de Natalia, une travailleuse de service d’approche d’Ukraine, qui décrit l’effet salutaire du programme de prévention des surdoses de son organisme sur les clients, les employés et la communauté. Natalia a été interviewée par Sharon Stancliff, de la Coalition de réduction des méfaits de New York, durant un atelier régional sur le VIH et l’utilisation de drogues, à Kiev, Ukraine. Cette entrevue fait partie d’une série de vidéos de personnes qui parlent des expériences positives vécues dans les programmes de réponse aux surdoses :http://www.facebook.com/NaloxoneWorks/videos

    Natalia n’est pas la seule. Nombre de personnes ont été sauvées par une formation appropriée en matière de prévention des surdoses et de réponse à celles-ci. Beaucoup d’autres pourraient être sauvées si l’on multipliait ces initiatives. C’est là le sujet de la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses.

    Qu’est-ce qu’une surdose?

    Une surdose signifie que votre corps a trop de drogues (ou d’une combinaison de drogues) pour pouvoir s’y adapter. Un certain nombre de signes et de symptômes indiquent que quelqu’un a pris une surdose, et ceux-ci diffèrent selon le type de drogue utilisé. Consultez ce site pour de l’information sur les signes d’une surdose.

    Entre 2002 et 2009, il y a eu 1654 surdoses fatales attribuées aux drogues illicites en C.-B.[1]. Les décès d’une surdose liée aux drogues sont une cause principale de mort accidentelle en Ontario. Les hausses de l’utilisation de médicaments sur ordonnance comme l’oxycodone ont précipité l’augmentation des surdoses. Chaque année, en Ontario, entre 300 et 400 personnes meurent d’une surdose impliquant des opioïdes sur ordonnance – le plus souvent, l’oxycodone[2]. En Ontario, les prescriptions d’oxycodone ont augmenté de 850 % entre 1991 et 2007. L’ajout de l’oxycodone à libération contrôlée au formulaire des pharmaciens a été associé à une quintuple augmentation de la mortalité liée à l’oxycodone et à une hausse de 41 % de la mortalité globale liée aux opioïdes[3].

    Qu’est-ce que la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses?

    La Journée internationale de sensibilisation aux surdoses se tient le 31 août de chaque année. Commémorant ceux qui ont trouvé la mort ou qui se sont infligé une blessure permanente par suite d’une surdose de drogue, elle reconnaît également le deuil éprouvé par les parents et amis des disparus.

    Célébrée partout dans le monde, elle vise à sensibiliser aux surdoses et à réduire les stigmates des décès liés aux drogues, en particulier pour ceux qui pleurent la perte d’un être cher. Elle répand aussi le message que la tragédie d’une mort par surdose est évitable.

    Une idée inspirée

    La Journée internationale de sensibilisation aux surdoses a pris naissance à Melbourne, en Australie, en 2001. Sally Finn, gestionnaire d’un programme d’échange de seringues de l’Armée du salut, a été touchée par le chagrin qu’elle observait chez les parents et amis des personnes mortes par surdose. Elle a été témoin de leur incapacité à exprimer ce chagrin à cause des stigmates entourant les personnes qui utilisent des drogues.

    Sally a décidé d’organiser une célébration du souvenir. Pour commémorer ceux qui étaient morts par surdose, Sally a pensé à distribuer des rubans. Elle croyait en avoir besoin de 500… elle en a donné 6 000.

    Onze ans après, cet événement qui a eu lieu dans la cour arrière d’un centre de crise a évolué et est devenu la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses, dorénavant célébrée dans le monde entier. Son importance mondiale reflète l’universalité des émotions humaines provoquées par la tragédie d’une surdose – une tragédie qui est évitable.

    Événements au Canada qui marquent la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses 2012

    Ottawa : Ottawa : Cette année, Ottawa est l’hôte d’un événement au monument pour les droits de la personne, rue Elgin (angle Laurier) devant l’Hôtel de ville, de 11 h 30 à 12 h 30. Les orateurs présenteront une mise à jour des statistiques sur les surdoses en Ontario, La Dre Lynne Leonard (Université d’Ottawa) prendra la parole et les organisateurs demanderont un programme de prévention des surdoses (Naloxone), des centres de traitement fondés sur les données probantes, et la création d’un centre d’injection supervisée à Ottawa. Pour plus de détails, allez à l’adresse http://www.facebook.com/OD12Ottawa.

    Toronto : Le South Riverdale Community Health Centre offre un après-midi d’activités avec nourriture et films. Pour démarrer en beauté, ils déclarent que leur centre est une zone de Bon Samaritain, et rappellent aux gens qu’ils ne seront pas pénalisés s’ils attirent l’attention sur une surdose qui se produirait sur les lieux. Les activités se poursuivront par un exposé de Chantal Marshall, de The Works in Toronto, qui discutera du rôle que peut jouer la naloxone dans la réponse à une surdose, et de Walter Cavalieri, du Canadian Harm Reduction Network, qui parlera de l’importance du souvenir lors de la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses.

    Edmonton : Le 31 août, Streetworks tiendra une cérémonie à la chandelle, à l’Hôtel de ville, à 14 heures. Il y aura aussi des discours prononcés par le médecin hygiéniste de la zone d’Edmonton, le Dr Christopher Sikora, ainsi qu’un représentant de l’Hôtel de ville. Il y aura également un tirage au sort, dont tous les profits iront aux programmes de sensibilisation aux surdoses.

    Victoria : Une vigile débutera à 10 h, angle Quadra et Pandora, pour honorer les disparus d’une surdose de drogue fatale, et pour reconnaître comment les stigmates et la discrimination, la criminalisation et le manque de services de réduction des méfaits, dont des services de consommation supervisée continuent de se solder par des surdoses fatales. Pour de plus amples détails, allez à l’adresse :http://www.facebook.com/events/409062005816507/permalink/410844272304947/.

     


    [1] Vallance, et al., 2012. Overdose Events in British Columbia: Trends in Substances Involved, Contexts and Responses. Victoria: Centre for Addiction Research of BC. À l’adresse :http://www.carbc.ca/Portals/0/propertyagent/558/files/180/carbc_bulletin8.pdf.

    [2] Division des programmes publics de médicaments. Ministère de la Santé et des Soins de longue durée. Communication de l’administratrice en chef. (http://www.health.gov.on.ca/english/providers/program/drugs/opdp_eo/notices/exec_office_odb_20120217_f.pdf). Le 17 février 2012.

    [3] Dhalla, I. A. et al. 2009 « Prescribing of Opioid Analgesics and Related Mortality Before and After the Introduction of Long‐Acting Oxycodone ». Canadian Medical Association Journal, 181(12).

  • Une caravane pour la paix avec dignité et justice

    Une caravane pour la paix avec dignité et justice

    60 000 tués, 10 000 disparus, 160 000 déplacés.

    Voilà la tragédie qui a cours et qui affecte les Mexicains depuis les quelques années où Felipe Calderón a déclaré la « guerre aux cartels », en décembre 2006.

    Javier Sicilia, le célèbre poète mexicain, a cessé d’écrire de la poésie après que son fils est tombé sous les balles, à Cuernavaca, en mars 2011. Le jour de la mort de son fils, il a écrit un dernier verset avant de déposer sa plume. « Le monde ne mérite pas les mots, ils ont été étouffés de l’intérieur, tout comme ils t’ont étouffé. »

    Depuis, il s’est emparé des rues du Mexique, avec des centaines de milliers d’autres citoyens, dans un plaidoyer dramatique adressé aux cartels de la drogue et au gouvernement, les priant de cesser la violence qui déchire leur pays. Sicilia, comme on l’appelle au Mexique, a mené deux Caravanes pour la paix – l’une de Cuernavaca à Mexico et l’autre dans le nord du Mexique, où la violence dépasse l’entendement.

    Le 12 août, Sicilia a mené près d’une centaine de victimes de la guerre aux drogues du Mexique au-delà de la frontière, de Tijuana à San Diego, pour entamer une Caravane pour la paix d’un mois dans le sud et le nord-est des États-Unis. Le message principal de la Caravane pour la paix est que la guerre aux drogues continue de dévaster son pays et qu’elle est le résultat des politiques sur les drogues adoptées aux É.-U., au Canada et au Mexique. La CCPD se joindra à la Caravane pour la paix à Baltimore, Maryland, le 9 septembre, où elle s’arrêtera pour tenir une assemblée publique au sujet des politiques sur les drogues, lors de laquelle on examinera à quel point les trois pays ont à gagner d’envisager des solutions de rechange à l’échec de la guerre aux drogues.

    Suivez notre blog lors des prochaines semaines pour en savoir plus sur la Caravan for Peace, Javier Scilia et la relation du Canada à la Guerre contre la drogue du Mexique.

  • SIDA 2012 Rapport du directeur

    SIDA 2012 Rapport du directeur

    La poussière est retombée sur la plus récente Conférence internationale sur le sida qui s’est déroulée du 22 au 27 juillet, à Washington DC. La Coalition canadienne des politiques sur les drogues y était sur le terrain, prenant part à de nombreuses séances et activités de cette assemblée qui a lieu tous les deux ans. Le fait qu’elle se tienne à Washington, point zéro de la guerre aux drogues, est ce qui a rendu la conférence de cette année si spéciale et pourtant, si décevante à la fois.

     

    Ces dernières années, des spécialistes mondiaux, scientifiques, médecins et activistes du VIH/sida ont fait valoir un argument disant que les politiques mondiales sur les drogues, directement responsables du tiers des nouvelles infections à VIH dans le monde, doivent être révisées si l’on veut que les initiatives visant à freiner ou enrayer l’épidémie soient fructueuses. Les nouvelles initiatives comme la Déclaration de Vienne, des organisations comme International Doctors for Healthy Drug Policies, et l’International Centre for Science in Drug Policy attestent des préoccupations au sujet des dommages que causent les politiques sur les drogues mondiales sur toute la planète.

    Le plus décevant de la conférence fut qu’elle n’était pas axée sur les politiques sur les drogues et leur contribution à l’épidémie mondiale.

    Dans le programme officiel, presque rien ne reconnaissait que la criminalisation des drogues et de ceux qui les utilisent est un facteur clé du risque accru de transmission du VIH. Absolument aucune mention n’a été faite de cette question dans une des cérémonies inaugurales de la conférence. Par ailleurs, au Village planétaire (endroit organisé par la communauté parallèle à la conférence mais hors de l’événement principal), il y avait nombre d’activités, d’actions, de discussions, et de groupes d’experts qui soulignaient l’importance de trouver des solutions de rechange aux politiques sur les drogues qui parviennent mieux à protéger la santé publique, à réduire les stigmates et à respecter les droits de la personne de ceux qui utilisent des drogues.

    La ministre fédérale de la Santé au Canada, Leona Aglukkaq, a été froidement accueillie par de nombreux Canadiens de l’assistance en raison de l’absence de soutien de la réduction des méfaits du gouvernement fédéral, des compressions budgétaires imposées aux organismes du VIH/sida et du refus d’indemniser les soins de santé des demandeurs du statut de réfugié. Vous pouvez voir la vidéo à l’adresse http://www.aidsactionnow.org/.

    La CCPD a créé un blogue en direct pour SIDA 2012 afin de suivre les questions soulevées à la conférence. Allez voir les reportages, vidéos et commentaires sur la relation entre les politiques sur les drogues et le VIH/sida.

    Stephen Lewis en anglais
    Stephen Lewis en anglais

    Nous avons aussi livré un journal qui s’est envolé des tablettes au kiosque de la CCPD du Village planétaire. Merci à la merveilleuse équipe de design qui nous a aidés à le créer. Ce fut un franc succès!

    Regardez Stephen Lewis parler des politiques sur les drogues et du VIH ici sur notre blogue en direct.

    (en anglais)

  • Drug policy off-limits at AIDS 2012 Opening

    Drug policy off-limits at AIDS 2012 Opening

    The opening session of AIDS 2012 is the anchor event for many attendees. This is the place where world leaders in the AIDS movement say their piece and inspire attendees to continue their work. Speakers at this year’s session were numerous and notable, including World Bank President Jim Yong Kim, who delivered the message that his organization cares and wants to see more involvement of civil society in shaping global anti-poverty programs (despite years of insisting that countries scale down their social safety nets to receive World Bank financial assistance). The conference co-chairs, Diane Havlir and Elly Katabira, along with the Deputy President of South Africa also urged conference attendees to embrace the goal of eliminating HIV in our generation. All good stuff.

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    The highlight of the evening was Annah Sango from the International Community of Women Living with HIV/AIDS who spoke most poignantly about the need to integrate women’s issues into the international AIDS agenda. She praised the work of NGO’s addressing the needs of people who use drugs and reminded the audience that the way forward cannot proceed without the voices of those most affected, including people who use drugs, women, and sex workers. Speakers made it clear that organizations focused on AIDS in a global context have had major successes at scaling up prevention and treatment. Yet it was apparent that discussion of controversial issues like the decriminalization or even legalization of drugs was a nonstarter. Last night’s speakers briefly mentioned needle exchange but the overall framework of global drug policy was clearly not on the agenda.

    These profound absences were supposed to be remedied by the 2010 Vienna Declaration. But the lack of drug policy discussion last night makes it clear why CDPC’s presence is needed in Washington this week. Our work is to remind attendees that drug policy is AIDS policy and that harm reduction interventions and a discussion of legal frameworks should not only be up for discussion, but are central to the conference’s goal of an AIDS-free generation.

  • Twin Epidemics AIDS 2012 Pre-Conference

    Twin Epidemics AIDS 2012 Pre-Conference

    The CDPC is in Washington D.C., for AIDS 2012 – a sprawling conference and gathering that attracts some 25,000 people from across the world. Yesterday we attended a day-long satellite meeting on the “Twin Epidemics of HIV and Drug Use”. It was an intriguing mix of solo speakers and panel presentations.

    Gil Kerlikowske, U.S. Drug Czar, kicked off the day with a short talk about American drug policy. He talked about the U.S.’s new approach to drugs as a “third way”, though I’m not sure he spelled out the other two ways. Clearly he wanted his audience to appreciate that the U.S. War on Drugs was coming to an end. But the deployment of American law enforcement along the Mexican border, in Honduras and parts of Africa might suggest otherwise.

    Photo via HCLU
    Photo via HCLU

    Kerlikowske took pains to talk about his support for a public health approach to drug use and praised his government’s support for the 2,600 drug courts already in existence in the U.S. However, he did not mention some of the issues inherent to the quasi-coercive methods used by these courts.

    He also made clear his support for needle exchange, though was careful to note that Congress had tied his hands by banning federal funding for syringe distribution in 2011. He ended with a vague call for a “critical convergence” between public health and public safety. His definition of public health was clear from his earlier remarks, but his definition of public safety remained a small mystery, though he is likely referring to a continuation of the criminalization of some drugs.

    Liz Evans from the Portland Hotel Society gave an impassioned presentation of the successes of Vancouver’s supervised injection site, Insite. Panel presentations ran the gamut. There was much discussion about the need to scale-up harm reduction interventions that can reduce HIV transmission. Speakers praised efforts to increase the availability of methadone, needle exchange, treatment, detox, and overdose prevention programs.

    There was talk about the UNAIDS goal to reduce HIV infections by 50% among people who use drugs. Presentations examined the gap between what countries are willing to do and what’s needed. Over and over again, it was clear that civil society organizations with the support of the Global Fund and the Open Society Foundations carry the lion’s share of responsibility for harm reduction services around the world.

    Funding for these groups is often precarious and time-sensitive. Speakers from the Global Fund advised audience members that the Fund is undergoing a review of its proposal processes and its approach to funding harm reduction. Clearly, audience members were worried that this might spell an end to the Fund’s support for harm reduction. We were advised to contact board members at the Fund to press our case for the continuation of harm reduction funding.

    It likely won’t come as much of a surprise that U.S. concerns shaped the agenda for this meeting. Congress’s decision to withdraw funding for needle exchange underscored the stigma that shapes the lives of people who use illegal drugs. With this ban in place, it was difficult for some U.S. attendees to move beyond discussion of needle exchange to programs like supervised injection and heroin assisted treatment. Daniel Wolf from the Open Society Foundations pressed U.S. representatives to help audience members make sense of Congress’s decision and it was clear from their responses that promoting discrimination against people who use drugs is still politically useful in the U.S. There was also a curious sentiment among U.S. attendees: their hope for more meaningful drug reform measures in Obama’s second term (if he wins in November).

    Some of the speakers spoke of their drug use histories and reminded audience members to focus on the whole person in their efforts to stem HIV infections. Representatives from civil society organizations including those in the U.S. talked about the needs of the people they serve and decried the deeply “resource scarce” environments in which they operate.

    Over and over again some speakers spoke of the vulnerable groups who need harm reduction services, including men who have sex with men, people who use drugs and sex workers. So much so, that a speaker from New York’s Harm Reduction Coalition challenged some of these presenters to avoid re-marginalizing people with language that both fails to recognize the diversity within these groups and frames these groups as problems to be solved. As this critic noted, it was clear that politicians and world leaders were clearly the problem when it comes to meeting the needs of people who use drugs.

    All in all, the day ended with a feel good sentiment but not much consensus on how to move forward. Speakers acknowledged that practical solutions exist, but are often politically unpopular. In the coming days, we look forward to deeper discussions at the conference about how to scale-up proven programs like needle exchange and supervised consumption.

  • Les tribunaux de traitement de la toxicomanie au Canada : le bon, le mauvais, et la recherche médiocre

    Les tribunaux de traitement de la toxicomanie au Canada : le bon, le mauvais, et la recherche médiocre

    Les tribunaux de traitement de la toxicomanie (TTT) sont souvent vantés comme étant la solution à un cycle de toxicomanie et de crime. Mais le sont-ils? Voilà la question à laquelle le Réseau juridique canadien VIH/sida a tenté de répondre dans une publication de 2011 qui examine les activités de six tribunaux de traitement de la toxicomanie du Canada, financés par le fédéral (Toronto, Edmonton, Vancouver, Winnipeg, Ottawa et Regina). Cette étude constitue aussi une introduction aux TTT pour les profanes. Le rapport ne rejette pas totalement les TTT, mais soulève de sérieuses questions sur leur mode de fonctionnement et leur efficacité.

    Comme l’indique ce rapport, la notion selon laquelle la toxicomanie est le résultat d’une lacune morale a, dans certains secteurs, entraîné l’idée que c’est une maladie chronique qui peut répondre à un traitement médical. Les tribunaux de traitement de la toxicomanie, comme l’énonce ce rapport, fonctionnement d’après une combinaison de ces hypothèses.

    Les TTT étant promus comme moyen de réduire l’utilisation de drogues et de prévenir le crime, ils adoptent l’idée que le traitement peut atténuer la toxicomanie.

    Mais ils ont également recours à des méthodes quasi-coercitives et punitives qui sont plus près du système de justice pénale. Les candidats à un programme de TTT doivent plaider coupables d’un crime et se soumettre à une analyse d’urine obligatoire. Le défaut d’adhérer au programme de traitement ordonné par le tribunal peut se traduire par une peine d’emprisonnement. Mais si la toxicomanie est une maladie chronique récurrente, comme le suggère l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, à quel point répond-elle à ces techniques quasi-coercitives utilisées dans les TTT? Pas beaucoup, selon les auteurs de ce rapport.

    Ce rapport soulève aussi de sérieuses questions sur la méthodologie de la recherche sur les tribunaux de traitement de la toxicomanie. Ses auteurs allèguent qu’étant donné l’absence d’étude de suivi sur les expériences des participants, et les faibles taux de maintien des participants dans de nombreux programmes de TTT, il est difficile de conclure, à ce stade, si les tribunaux de traitement de la toxicomanie entraînent ou non une diminution de l’utilisation de drogues et/ou du récidivisme. Plus inquiétant encore, ces auteurs ont observé que les femmes sont moins susceptibles de se porter candidates à un TTT, et moins susceptibles de graduer à des niveaux comparables à ceux des participants masculins, en partie à cause de l’absence de programmes sexospécifiques et de programmes souples qui conviendraient aux responsabilités parentales. Les femmes et les hommes autochtones sont également moins susceptibles de terminer des programmes de TTT en partie à cause de l’absence de services de traitement spécifiques pour les Autochtones.

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    Télécharger le rapport

    Les auteurs du rapport se demandent dans quelle mesure l’inscription au traitement est volontaire lorsque la prison est l’autre possibilité et que l’accès aux autres traitements est limité. Comme le mentionne le rapport,

    « compte tenu de la difficulté d’avoir accès à un traitement de la toxicomanie et à des services sociaux sans passer par le système des TTT, on peut douter du caractère volontaire de l’inscription aux TTT »

    . Les auteurs indiquent également que le système des TTT peut potentiellement éroder certaines des garanties procédurales du système judiciaire traditionnel. Les tribunaux de traitement de la toxicomanie peuvent aussi enfreindre les droits de la personne, plus précisément, le droit à la santé prévu à l’article 12 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, parce qu’on peut refuser aux participants l’accès à un service de santé s’ils ne se plient pas aux règles du programme TTT.

    Globalement, ce rapport demande si allouer des ressources limitées à un traitement de la toxicomanie presque forcé par l’intermédiaire du système de justice pénale, plutôt que d’élargir l’accès à un traitement volontaire de qualité est la meilleure façon d’aider les gens à restreindre leur utilisation de drogues et à prévenir le récidivisme.

    Pour plus de détails, consultez : Jugement déficient : Évaluation de l’opportunité des tribunaux de traitement de la toxicomanie, en réponse à l’usage de drogue au Canada du Réseau juridique canadien VIH/sida. À l’adresse :http://www.aidslaw.ca/publications/interfaces/downloadFile.php?ref=2036

  • Dr Mark Tyndall – Les centres d’injection supervisée sont le paratonnerre de la réduction des méfaits

    Dr Mark Tyndall – Les centres d’injection supervisée sont le paratonnerre de la réduction des méfaits

    Je me suis entretenu avec le Dr Mark Tyndall au  21e Congrès canadien annuel de recherche sur le VIH/sida (ACRV) à Montréal, en avril, dont le thème était « Un point tournant dans la lutte contre le VIH : de nouveaux défis à relever ». Relever des défis n’a rien d’inhabituel pour Tyndall, étant reconnu comme leader national de la prévention et des soins du VIH. Il a travaillé plus de dix ans à Vancouver à l’UBC et au Centre d’excellence de la Colombie-Britannique pour le VIH/sida, et aussi comme chef des maladies infectieuses à l’hôpital St. Paul’s. Il réside maintenant à Ottawa et est chef des maladies infectieuses à l’Université d’Ottawa.

    « les centres d’injection supervisée sont devenus le paratonnerre de la réduction des méfaits, mais nous savons et reconnaissons tous qu’ils sont un moyen très important d’essayer d’intégrer les gens à un genre de continuum de soins… et le besoin est encore très vaste. »

    Ayant été en première ligne du centre d’injection supervisée de Vancouver (INSITE), Tyndall sait que les centre d’injection supervisée et les services de réduction des méfaits doivent être accrus.

    Tyndall affirme qu’il y a une crise de santé publique à Ottawa, semblable dans certains cas à ce qu’il a vu à Vancouver il y a dix ans. La grande question, selon lui, est de savoir s’il nous faut répéter le même processus de recherche et faire beaucoup des mêmes erreurs, ou si nous pouvons apprendre de ce qui s’est passé dans des endroits comme Vancouver, Francfort et Sydney, et mettre en œuvre efficacement des centres de réduction des méfaits et d’injection supervisée. Tyndall était l’invité d’une conférence de presse tenue à Montréal durant le congrès de l’ACRV qui envisageait des centres d’injection à l’échelle nationale, et il a également collaboré au rapport sur la stratégie de consommation supervisée des drogues de Toronto que nous avons rédigé au printemps dernier. Veuillez vous joindre à nous et écrire vos commentaires pour nous dire ce que vous croyez qu’il devrait être fait dans votre communauté.

     

  • Commission mondiale pour la politique des drogues : La guerre aux drogues et le VIH/sida

    Commission mondiale pour la politique des drogues : La guerre aux drogues et le VIH/sida

    Le 26 juin, la Commission mondiale pour la politique des drogues a publié un rapport percutant sur la guerre aux drogues et ses échecs. Intitulé « La guerre aux drogues et le VIH/sida : comment la criminalisation des drogues alimente la pandémie mondiale », le rapport se penche sur la relation entre les politiques sur les drogues et la propagation du VIH/sida.

    Traitant d’une gamme d’enjeux directement liés à la pandémie du VIH/sida, le rapport souligne l’incapacité des forces de l’ordre à réduire l’offre de drogues mondiale. En fait, l’offre mondiale d’opiacés illicites, comme l’héroïne, s’est accrue de 380 % dans ces dernières décennies. Et il décrit comment les politiques répressives de contrôle des drogues sont le moteur de l’épidémie de VIH dans maintes régions du monde. Le rapport énonce aussi comment les politiques qui interdisent l’échange de seringues accroissent le partage de seringues et le risque d’infections à VIH, et comment la crainte d’une arrestation pousse les gens dans la clandestinité et les éloigne des services nécessaires. Il enjoint les pays d’augmenter les traitements éprouvés pour les drogues et les mesures de santé publique, notamment les services de réduction des méfaits, afin de réduire l’infection à VIH et de protéger la santé et la sécurité communautaires.

    Le Canada se targue souvent d’être une force positive et progressiste sur la scène internationale. Mais la politique, plutôt que les preuves, tend à être le facteur décisif qui définit les politiques canadiennes sur les drogues. Comme l’explique le rapport de la Commission mondiale, l’incarcération de masse nourrit aussi la pandémie du VIH. L’adoption récente du projet de loi omnibus sur la criminalité impose des peines minimales obligatoires pour certains crimes liés aux drogues, ce qui aura comme effet de faire grimper les taux d’incarcération dans les prisons déjà surpeuplées du Canada, et comme l’a récemment souligné le Réseau juridique canadien VIH/sida, l’absence de programmes d’échange de seringues dans les prisons canadiennes contribue à la propagation du VIH et met en danger la santé publique.

    Le rapport documente également comment la lutte contre le sida est gagnée dans les pays où l’utilisation problématique de substances est traitée comme une question de santé. En Australie et dans les pays européens comme le Portugal et la Suisse, les infections à VIH nouvellement diagnostiquées ont presque été éliminées chez les personnes qui utilisent des drogues.

    Les membres de la Commission mondiale ne sont pas des novices de l’élaboration de politiques gouvernementales. La Commission se compose d’un groupe distingué de leaders de haut niveau, dont George Schultz, ancien secrétaire d’État américain, Richard Branson, fondateur du groupe Virgin et défenseur de causes sociales, et Ruth Dreifuss, ancienne présidente de la Suisse, parmi tant d’autres.

    Il s’agit du deuxième rapport publié par la Commission mondiale. Le premier rapport, publié en juin 2011, catalysait le débat international sur le besoin urgent de réformes fondamentales du régime mondial d’interdiction des drogues. Il recommandait la mise en œuvre de réformes comme des solutions de rechange aux prisons, un accent accru mis sur les approches de santé pour l’utilisation de drogues, la décriminalisation, et des expériences de réglementation des drogues qui évitent les effets néfastes de l’interdiction complète.

    Avec une vaste couverture médiatique dans le monde entier, le rapport a ramené dans l’actualité le sujet de la réforme des politiques sur les drogues juste à temps pour AIDS 2012, qui aura lieu à Washington, DC, fin juillet. Insistant sur la nécessité d’une action urgente, la Commission mondiale fait un certain nombre de recommandations aux leaders de ce monde et aux Nations unies, dont la plus essentielle est qu’ils reconnaissent le lien causal entre la guerre aux drogues et la propagation du VIH/sida, et qu’ils s’y attaquent.

    Pour plus de détails, consultez :

    Commission mondiale pour la politique des drogues :http://www.globalcommissionondrugs.org/

    Réseau juridique canadien VIH/sida : http://www.aidslaw.ca/FR/index.htm

    Lire le rapport

    (en anglais seulement)