La vie des gens nous importe – Journée internationale de sensibilisation aux surdoses

« Nous entendons aussi le témoignage de nombreux parents qui ont sauvé leurs propres fils et filles. Souvent, lorsque les gens s’injectent des drogues, cela [une surdose] arrive lorsqu’ils sont près de leur proches, plutôt que près d’autres utilisateurs de drogues, qui parfois savent mieux que les médecins quelle aide apporter. Si les parents ont une trousse de naloxone à la maison et qu’ils ont été formés à l’utiliser, ils peuvent faire une injection et voir leur enfant revenir à la vie sous leurs yeux. Les mères nous demandent souvent : « Pourquoi ne connaissions-nous pas la naloxone avant? Pourquoi le thérapeute n’a-t-il jamais mentionné qu’il existe un produit qui peut contrer une surdose et sauver une vie instantanément? »

Ce sont les propos de Natalia, une travailleuse de service d’approche d’Ukraine, qui décrit l’effet salutaire du programme de prévention des surdoses de son organisme sur les clients, les employés et la communauté. Natalia a été interviewée par Sharon Stancliff, de la Coalition de réduction des méfaits de New York, durant un atelier régional sur le VIH et l’utilisation de drogues, à Kiev, Ukraine. Cette entrevue fait partie d’une série de vidéos de personnes qui parlent des expériences positives vécues dans les programmes de réponse aux surdoses :http://www.facebook.com/NaloxoneWorks/videos

Natalia n’est pas la seule. Nombre de personnes ont été sauvées par une formation appropriée en matière de prévention des surdoses et de réponse à celles-ci. Beaucoup d’autres pourraient être sauvées si l’on multipliait ces initiatives. C’est là le sujet de la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses.

Qu’est-ce qu’une surdose?

Une surdose signifie que votre corps a trop de drogues (ou d’une combinaison de drogues) pour pouvoir s’y adapter. Un certain nombre de signes et de symptômes indiquent que quelqu’un a pris une surdose, et ceux-ci diffèrent selon le type de drogue utilisé. Consultez ce site pour de l’information sur les signes d’une surdose.

Entre 2002 et 2009, il y a eu 1654 surdoses fatales attribuées aux drogues illicites en C.-B.[1]. Les décès d’une surdose liée aux drogues sont une cause principale de mort accidentelle en Ontario. Les hausses de l’utilisation de médicaments sur ordonnance comme l’oxycodone ont précipité l’augmentation des surdoses. Chaque année, en Ontario, entre 300 et 400 personnes meurent d’une surdose impliquant des opioïdes sur ordonnance – le plus souvent, l’oxycodone[2]. En Ontario, les prescriptions d’oxycodone ont augmenté de 850 % entre 1991 et 2007. L’ajout de l’oxycodone à libération contrôlée au formulaire des pharmaciens a été associé à une quintuple augmentation de la mortalité liée à l’oxycodone et à une hausse de 41 % de la mortalité globale liée aux opioïdes[3].

Qu’est-ce que la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses?

La Journée internationale de sensibilisation aux surdoses se tient le 31 août de chaque année. Commémorant ceux qui ont trouvé la mort ou qui se sont infligé une blessure permanente par suite d’une surdose de drogue, elle reconnaît également le deuil éprouvé par les parents et amis des disparus.

Célébrée partout dans le monde, elle vise à sensibiliser aux surdoses et à réduire les stigmates des décès liés aux drogues, en particulier pour ceux qui pleurent la perte d’un être cher. Elle répand aussi le message que la tragédie d’une mort par surdose est évitable.

Une idée inspirée

La Journée internationale de sensibilisation aux surdoses a pris naissance à Melbourne, en Australie, en 2001. Sally Finn, gestionnaire d’un programme d’échange de seringues de l’Armée du salut, a été touchée par le chagrin qu’elle observait chez les parents et amis des personnes mortes par surdose. Elle a été témoin de leur incapacité à exprimer ce chagrin à cause des stigmates entourant les personnes qui utilisent des drogues.

Sally a décidé d’organiser une célébration du souvenir. Pour commémorer ceux qui étaient morts par surdose, Sally a pensé à distribuer des rubans. Elle croyait en avoir besoin de 500… elle en a donné 6 000.

Onze ans après, cet événement qui a eu lieu dans la cour arrière d’un centre de crise a évolué et est devenu la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses, dorénavant célébrée dans le monde entier. Son importance mondiale reflète l’universalité des émotions humaines provoquées par la tragédie d’une surdose – une tragédie qui est évitable.

Événements au Canada qui marquent la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses 2012

Ottawa : Ottawa : Cette année, Ottawa est l’hôte d’un événement au monument pour les droits de la personne, rue Elgin (angle Laurier) devant l’Hôtel de ville, de 11 h 30 à 12 h 30. Les orateurs présenteront une mise à jour des statistiques sur les surdoses en Ontario, La Dre Lynne Leonard (Université d’Ottawa) prendra la parole et les organisateurs demanderont un programme de prévention des surdoses (Naloxone), des centres de traitement fondés sur les données probantes, et la création d’un centre d’injection supervisée à Ottawa. Pour plus de détails, allez à l’adresse http://www.facebook.com/OD12Ottawa.

Toronto : Le South Riverdale Community Health Centre offre un après-midi d’activités avec nourriture et films. Pour démarrer en beauté, ils déclarent que leur centre est une zone de Bon Samaritain, et rappellent aux gens qu’ils ne seront pas pénalisés s’ils attirent l’attention sur une surdose qui se produirait sur les lieux. Les activités se poursuivront par un exposé de Chantal Marshall, de The Works in Toronto, qui discutera du rôle que peut jouer la naloxone dans la réponse à une surdose, et de Walter Cavalieri, du Canadian Harm Reduction Network, qui parlera de l’importance du souvenir lors de la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses.

Edmonton : Le 31 août, Streetworks tiendra une cérémonie à la chandelle, à l’Hôtel de ville, à 14 heures. Il y aura aussi des discours prononcés par le médecin hygiéniste de la zone d’Edmonton, le Dr Christopher Sikora, ainsi qu’un représentant de l’Hôtel de ville. Il y aura également un tirage au sort, dont tous les profits iront aux programmes de sensibilisation aux surdoses.

Victoria : Une vigile débutera à 10 h, angle Quadra et Pandora, pour honorer les disparus d’une surdose de drogue fatale, et pour reconnaître comment les stigmates et la discrimination, la criminalisation et le manque de services de réduction des méfaits, dont des services de consommation supervisée continuent de se solder par des surdoses fatales. Pour de plus amples détails, allez à l’adresse :http://www.facebook.com/events/409062005816507/permalink/410844272304947/.

 


[1] Vallance, et al., 2012. Overdose Events in British Columbia: Trends in Substances Involved, Contexts and Responses. Victoria: Centre for Addiction Research of BC. À l’adresse :http://www.carbc.ca/Portals/0/propertyagent/558/files/180/carbc_bulletin8.pdf.

[2] Division des programmes publics de médicaments. Ministère de la Santé et des Soins de longue durée. Communication de l’administratrice en chef. (http://www.health.gov.on.ca/english/providers/program/drugs/opdp_eo/notices/exec_office_odb_20120217_f.pdf). Le 17 février 2012.

[3] Dhalla, I. A. et al. 2009 « Prescribing of Opioid Analgesics and Related Mortality Before and After the Introduction of Long‐Acting Oxycodone ». Canadian Medical Association Journal, 181(12).

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