Qu’est-ce que la naloxone?

La naloxone est un composé chimique sécuritaire et très efficace qui inverse les effets des opiacés comme l’héroïne. Depuis 40 ans, elle est utilisée dans des milieux cliniques comme traitement d’urgence contre les surdoses d’opiacés. Aux É.-U. et en Europe, les programmes « Take Home Naloxone » ont été associés à des réductions de jusqu’à 34 % des décès liés aux drogues[1]. L’utilisation de la naloxone au Canada est autorisée depuis plus de 40 ans, et elle figure à la Liste modèle de l’OMS des médicaments essentiels. La naloxone ne peut faire l’objet d’abus – en l’absence de narcotiques, elle ne présente essentiellement aucune activité pharmacologique. La naloxone ne fonctionne qu’avec les drogues de la famille des opiacés/opioïdes – elle n’est pas efficace pour les surdoses d’autres drogues comme la cocaïne.

Comment la naloxone peut-elle réduire le nombre de décès liés aux drogues?

La naloxone peut jouer un rôle majeur dans la prévention des décès – surtout si elle peut être administrée à une personne en surdose aussi tôt que possible. Afin de maximiser l’effet de la naloxone sur les décès liés aux drogues, il faut que la naloxone soit disponible sur les lieux de la surdose avant l’arrivée de l’aide spécialisée. Ce qui veut dire que la naloxone doit être disponible pour les membres de la communauté, aux fins d’utilisation d’urgence. Les programmes « Take Home Naloxone » ont été liés à des réductions de jusqu’à 34 % des décès liés aux drogues[2].

L’accès à la naloxone varie autour du monde, notamment les doses à apporter (take-home) pour les personnes qui utilisent des drogues illicites en Europe, en Australie, de même qu’à Edmonton et Toronto. L’Écosse a instauré une National Patient Group Directive en août 2010 pour faciliter le développement de programmes de naloxone pour apporter. Les Patient Group Directives (PGD) permettent que la naloxone soit prescrite par des infirmières et des pharmaciens compétents. En Écosse, chaque personne libérée d’une prison et à risque de surdose reçoit une formation et une trousse de naloxone[3]. La naloxone est en vente libre à Turin, en Italie. Il y a plus de 180 programmes réussis de naloxone pour apporter aux États-Unis, comme le Project Lazarus de Caroline du Nord, qui a contribué à distribuer de la naloxone aux personnes qui sont à risque à cause des opiacés prescrits[4].

Au Canada, la naloxone est contrôlée à titre de médicament sur ordonnance (MSO) en vertu de l’annexe F du Règlement de la Loi sur les aliments et drogues. Elle est prescrite par les médecins à des patients désignés nommément seulement, qui sont jugés à risque d’une surdose d’opiacés. La disponibilité de la naloxone est également soumise à la législation provinciale régissant les pharmacies ainsi qu’aux organisations professionnelles comme les collèges provinciaux de médecins et chirurgiens.

La recherche a constaté que la disponibilité de la naloxone n’augmente pas l’utilisation des opioïdes. Des programmes ont remarqué que former des gens à administrer un médicament qui sauve des vies est une expérience qui change une vie.

 

 



[1] Scottish Drugs Forum. Take-home Naloxone: Reducing Drug Deaths. À l’adresse :www.sdf.org.uk/index.php/download_file/view/132/108/

[2] Buxton, et al., 2012; Scottish Drugs Forum.

[3] National Services Scotland. 2012. National Naloxone Programme Scotland Monitoring Report – Naloxone Kits Issued in 2011/12. À l’adresse : http://naloxone.org.uk/index.php/allresearch/99-reseach14

[4] Dasgupta, N. et al. 2008. « Project Lazarus: Overdose Prevention and Responsible Pain Management ». North Carolina Board of Medicine: Forum, p. 8. À l’adresse :www.ncmedboard.org/images/uploads/publications_uploads/no108.pdf

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