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  • Nouvelles directions pour les politiques sur les drogues à Bogota, Colombie

    Nouvelles directions pour les politiques sur les drogues à Bogota, Colombie

    Les 5 et 6 septembre, j’ai eu l’occasion de participer à un dialogue public portant sur les politiques en matière de drogues à Bogota, en Colombie, une initiative du maire Gustavo Petro Urrego : Conversatorio 2012 sobre : « Nouvelles solutions d’interventions dans la consommation de drogues et de substances psychoactives. »

    Ce fut une rencontre étonnante, qui m’a beaucoup rappelé le temps où j’étais à la Ville de Vancouver, où j’ai eu l’occasion de travailler avec le maire de l’époque, Philip Owen en 2001, quand il a lancé la stratégie des quatre piliers de la Ville de Vancouver par une série de dialogues publics permettant aux gens rassemblés d’échanger leurs opinions sur sa proposition visant à s’attaquer aux problèmes de drogue de Vancouver.

    Dans le magnifique auditorium de l’hôtel de ville de Bogota, toute la journée, nous avons écouté des experts internationaux, des universitaires, des représentants de la santé publique, et lemaire lui-même, et tous ont parlé de solutions éventuelles au sérieux problème de drogue de Bogota.

    Une grande différence entre le processus de Vancouver et celui qui s’est déroulé à Bogota est la rapidité avec laquelle le changement se produit en Colombie. Le maire Gustavo Petro Urrego a décidé que sa belle ville dans les montagnes a besoin d’idées neuves et de bouger rapidement pour mettre en œuvre les nouvelles approches aux problèmes de drogue de Bogota. Le maire Petro parle de créer une nouvelle démocratie où les gens aux prises avec des problèmes de toxicomanie sont inclus dans la société et ont de nouveau droit de parole, pour ainsi dire.

    Fin juillet, cette année, la Colombie a adopté une loi nationale décrétant que la toxicomanie est une question de santé publique et que « toute personne souffrant de troubles mentaux ou de toute autre pathologie induite par la consommation, l’abus, et la dépendance à des substances psychoactives légales ou illicites a le droit de recevoir des soins complets des Entités, notamment le Système général de sécurité sociale en santé et les institutions privées ou publiques spécialisées dans le traitement desdits troubles ».

    Cette nouvelle loi est un développement important qui fait en sorte que les réponses du gouvernement aux problèmes de drogue de la Colombie soient désormais axées sur une approche de santé et s’éloignent de la réponse traditionnelle par le système de justice pénale. Évidemment, trouver les finances pour créer un système complet est un défi majeur pour la Colombie, tout comme ce l’est ici au Canada.

    L’une des innovations que le maire Petro s’empresse de mettre en œuvre est la création d’une série de salles de consommation de drogue, dans trois secteurs de la ville. Les salles de consommation sont offertes un peu partout en Europe, dans le cadre d’une approche globale des personnes marginalisées qui utilisent des drogues. Un ensemble de données probantescroissant soutient que ces types de programmes sont un élément important d’une approche globale. Pour le maire Petro, cela démontrerait que Bogota commence à changer sa politique et à s’efforcer d’offrir de l’aide aux utilisateurs de drogues d’une nouvelle manière.

    Pendant 30 ans, les autorités de Bogota ont tenté de régler les problèmes de drogue du centre-ville sans grand succès. En 2000, ils ont même essayé des mesures draconiennes, comme de niveler le principal quartier où se concentrait le milieu de la drogue, « El Cartucho », pour créer un nouveau parc dans l’espoir que le problème disparaisse. Malheureusement, et c’était à prévoir, les drogues sont réapparues ailleurs, mais cette fois, dans quatre secteurs différents de la ville. Au lieu d’un quartier « à problèmes », ils en avaient maintenant quatre! Ces nouveaux secteurs de la ville, El Bronx, une section de Maria Paz en Kennedy, San Bernardo et Las Cruces, sont les quatre principales zones problématiques de Bogota qui échappent en grande partie au contrôle des autorités municipales.

    El Bronx est le quartier le plus notoire et a été abandonné par les autorités. Il est contrôlé par le crime organisé et abrite des milliers de toxicomanes invétérés. El Bronx est un endroit où il est extrêmement dangereux de s’aventurer si vous ne faites pas partie du milieu de la drogue d’une façon quelconque, comme utilisateur ou revendeur. Lorsque j’y étais, un policier a été tué dans El Bronx pendant qu’il enquêtait sur un incident. Les employés de la ville ont exprimé très clairement qu’ils ne voulaient pas simplement déplacer de nouveau le problème mais qu’ils souhaitaient commencer à stabiliser la situation dans ces quartiers.

    La création de salles de consommation fait partie de la stratégie du maire visant à changer la culture de ces quartiers plutôt que de les abandonner et de céder à la « mafia des drogues » locale. Il revendique l’adoption d’une approche de santé et sociale, laquelle pourrait instaurer des services de réduction des méfaits et de traitement, et offrir des options aux personnes pour quitter le milieu de la drogue. La principale drogue qui est utilisée dans la rue à Bogota est une substance appelée basuco ou pâte de coca ou paco. C’est un produit très peu dispendieux dérivé des phases intermédiaires de la production de cocaïne.

    La semaine dernière, le maire Petro a rencontré le président Manuel Santos pour discuter de ses idées de mise en œuvre des salles de consommation. Les rapports préliminaires suggèrent que la porte est ouverte à la proposition du maire de prescrire des drogues illicites aux utilisateurs dans le cadre d’un régime de traitement. Cela constituerait un moyen d’intervenir dans le marché des drogues et de s’interposer entre les personnes toxicomanes et la mafia des drogues. C’est une approche audacieuse et nous suivrons les développements à Bogota dans les mois à venir.

  • Notre soumission à Santé Canada concernant la MDPV (sels de bain)

    Notre soumission à Santé Canada concernant la MDPV (sels de bain)

    Vous souvenez-vous de la tempête dans un verre d’eau alimentée par les médias qui a eu lieu en juin, cette année? Cette brève mais sensationnelle alerte à la drogue a fait mieux connaître les « drogues légales » comme la MDPV, mais n’a probablement pas fait beaucoup pour protéger la santé des utilisateurs actuels et potentiels, quoique ce groupe soit restreint. La couverture médiatique a poussé le gouvernement fédéral canadien à proposer que la MDPV ou la méthylènedioxypyrovalérone (Oui! Si on peut l’épeler, on peut l’annexer), soit ajoutée à l’annexe I de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, ce qui signifie que les peines les plus dures pour possession et trafic s’appliqueraient.

    Comme à l’habitude, Santé Canada a sollicité une rétroaction à la proposition, et au début de juillet, la CCPD a soumis une réponse. Cette réponse a été l’occasion de peaufiner notre analyse de la facilité avec laquelle les gouvernements réagissent à certaines drogues avec de nouvelles formes de criminalisation plus sévères. Nous avons suggéré que l’interdiction de cette substance aurait des effets nocifs non voulus, et avons recommandé de rechercher des modèles de remplacement pour la réglementation de la MDPV, dans le but de répondre au besoin de protéger la santé des Canadiens contre les effets potentiellement nocifs de l’interdiction. Nous avons également insisté sur les importantes distinctions entre l’interdiction et la réglementation des drogues, et indiqué comment la proposition du fédéral d’interdire la MDPV renonce à la possibilité de réglementer et par le fait même, de réduire les méfaits de cette substance de façon significative.

    Nous avons fait valoir nos préoccupations au sujet des risques sociétaux et pour la santé que pose la MDPV, mais avons suggéré que la proposition d’inscrire cette drogue à l’annexe I de laLRCDAS ne produirait pas le résultat voulu de réduire les dangers de la MDPV, et aurait des conséquences néfastes non voulues pour les personnes qui utilisent cette substance. Nous avons favorisé une discussion plus approfondie des modèles et options disponibles pour réglementer toutes les substances psychoactives, en puisant aux leçons tirées d’autres enjeux politiques de santé publique. Nous avons également souligné que la proposition de Santé Canada d’annexer cette drogue était prématurée étant donné la quantité limitée d’information disponible sur les aspects scientifiques de cette drogue, la portée limitée de son utilisation, et la surenchère médiatique autour de son apparition

    Si vous voulez plus de détails sur cette question, une copie intégrale de notre soumission  se trouve ici (en anglais seulement).

  • Meeting up with the Caravan for Peace, Justice and Dignity

    Meeting up with the Caravan for Peace, Justice and Dignity

    Gillian Maxwell and CDPC Executive Director Donald MacPherson travelled with the Caravan for Peace from Baltimore to DC where their campaign to bring the realities of the drug war in Mexico to those in the US ended after meetings with US officials on Capitol Hill. The closing ceremony took place in Malcolm X Park where Sicilia gave a poetic and heartfelt speech about hope for the future and building a civil society movement for change through the connections that had been established during the Caravan’s presence in the US. Canadian leadership to end the drug war in Mexico is sorely needed at this time. CDPC will continue to work with our Mexican and American partners towards this end. 

    Having been part of the birthing process of the North American caravan that was inspired by the heartbreak of Javier Sicilia over the death of his son at the hands of a Mexican cartel, it seems only fitting to be joining it at the very end of its journey coast to coast across the United States.

    The Canadians rallied to the call and joined the Caravan in Baltimore for a Town Hall meeting on ending the War on Drugs. I was slated to speak on the panel to talk about the story of INSITE opening in Vancouver’s Downtown Eastside. It is a heroic tale of desperate circumstances, overcoming adversity and being part of a movement that went from local to national and prevailed. I talked about discovering the unique quality inside of us that we all have to offer to our community and how connecting to that is what makes the difference.

    It was the first time I told this story from a personal perspective. I had my doubts but was encouraged by others who reminded me that I have been saying for years that we need to talk about drug policy reform in a more interesting way than statistics. Put your money where your mouth is, so to speak.

    I stood in front of an audience of people who understood suffering only too well. There were the beleaguered African American community members from Baltimore, whose gracious and welcoming demeanour is totally disarming. Yes, they could talk about being stigmatised and persecuted for taking a stand.

    Then, there were the members of the Caravan led by the inspirational being that is Javier Sicilia. He is unwavering in his commitment to keep going and speaks so eloquently of the issues that keep a wealthy and proud country like Mexico caught up in the past.

    And then there were the rest of the Caravan pilgrims; mothers, fathers, sisters, brothers, spouses and children of those who have been disappeared or killed. They are innocents whose lives were totally changed by an experience completely out of their control, and for most, without any hope of resolution or justice. Impunity is the worst betrayal of these gentle souls. Not only were their loved ones in the wrong place at the wrong time, the perpetrators of their murders are allowed to go free. There is no peace for these families and certainly no hope of justice. However, their quiet presence, their insistence in not being silent and asking for accountability is beyond dignified.

    So, I stood in front of this group of people and spoke about the trials and tribulations of a community in the north who were indomitable and dedicated in their creative efforts to stand up for people dying unnecessarily of drug overdoses and HIV/AIDS. I had reservations about my own story, as I hadn’t experienced the violence and tragedy that the caravan had emerged from. But many of the members came up to me and shook my hand afterwards and thanked me for speaking. Then I realised that in that moment we shared our humanity. It is all we have to offer each other and it is enough.

    – Gillian Maxwell

  • The House We All Live In

    The House We All Live In

    Winner of the Grand Jury prize for documentary at Sundance, Eugene Jarecki’s “The House I Live In” is a much needed and in-depth analysis of America’s longest war – the war on drugs.

    The facts are blunt: After 40 years, the war on drugs has resulted in 45 million arrests, cost 1 trillion dollars and led the U.S. to amass the largest prison population in the world. These facts alone are disturbing, to say the least, but the raw numbers only provide a one-dimensional picture of what has transpired under the American prohibitionist regime.

    With “The House I Live In”, Jarecki has constructed a compelling history of America’s drug war through the deeply personal stories of those who live it, not just the gangsters or DEA agents, but the drug war’s working class.

    The film strikes a balance between examining the systemic ills that plague and sustain American drug policy and demonstrating, on a deeply personal level, how these policies ensnare individuals, and in turn, those individual’s families and communities.

    Naturally, this is an American story that focuses on class and race issues unique to the U.S. But this doesn’t mean it isn’t relevant to a Canadian audience. Quite the contrary, The House I Live In provides a cautionary tale for Canadians. One of the dominant themes of the film is how destructive and restrictive mandatory minimum sentences for drug offenses are; how they clog prisons with long-term inmates arrested on minor drug charges and hamstring the judiciary in its ability to show discretion.

    When the federal government first proposed to introduce mandatory minimum sentencing in Canada under its “tough-on-crime bill” it received numerous pleas from former and current U.S. law enforcement officials to reconsider and abandon the legislation, as it had proved a catastrophic failure down south.

    A letter delivered earlier this year from members of Law Enforcement Against Prohibition to the Canadian government read:

    “We are … extremely concerned that Canada is implementing mandatory minimum sentencing legislation for minor marijuana-related offences similar to those that have been such costly failures in the United States. These policies have bankrupted state budgets as limited tax dollars pay to imprison non-violent drug offenders at record rates instead of programs that can actually improve community safety.”

    But the government rejected this advice and went ahead with the legislation, leading Canada to replicate the mistakes the U.S. began to make some sixty years ago. Beyond the film’s many merits, this exploration of the side-effects of mandatory minimums will prove especially pertinent to Canadians now that the Safe Streets and Communities Act has been written into law.

    “The House I Live In” is an urgent and vital film, one that seeks to inspire and mobilize its viewers to take action – and it works. This is no small feat, given the sprawling and complex nature of drug war politics. The CDPC is currently working on bringing the film to Canada, so make sure to check back here for information on screenings.

  • La justice au 21e siècle : les aspects économiques de la sécurité publique

    La justice au 21e siècle : les aspects économiques de la sécurité publique

    Chaque jour, la plupart d’entre nous faisons des suppositions. Nous supposons que nous sommes généralement en sécurité chez nous et dans nos rues. Nous supposons que les services gouvernementaux sur lesquels nous comptons vont continuer, inchangés. Nous supposons que notre espèce, comme personnes ou comme communauté, va s’améliorer avec le temps. Nous ne prévoyons pas un effondrement de notre système économique ou politique.

    Si nous n’entretenions pas certaines suppositions, nous n’aurions pas le temps de nous occuper de vivre au jour le jour. Et pourtant, il plane au-dessus de nous un nuage de grands titres de l’actualité qui devrait nous pousser à revoir nos attentes fondamentales.

    Au cours des quatre dernières années, l’économie mondiale a connu une crise multidimensionnelle. L’énorme dette américaine à long terme, la faillite des administrations d’État et locales, une zone euro menaçant de se dissoudre – ce ne sont que quelques-uns des facteurs qui nous obligent à repenser certaines de nos suppositions.

    La plupart des Canadiens s’en sont tirés à meilleur compte que les citoyens d’autres pays développés. Mais nous ne sommes pas immunisés contre la mauvaise santé financière et son effet sur la qualité de nos vies. Notre population est vieillissante, et ses demandes au système de santé du pays augmenteront ainsi que d’autres « dus ». Nous pouvons entrevoir une concurrence féroce entre ministères et organismes pour obtenir des fonds leur permettant de subsister, sans parler de croître.

    En regardant outre nos frontières, nous voyons des exemples des répercussions des difficultés financières sur la justice pénale et la sécurité publique. En Angleterre et au Pays de Galles, on réduit présentement l’effectif du maintien de l’ordre de plus de 20 000 policiers. Nombre d’administrations américaines ont déjà procédé à une rationalisation importante des services de police, en raison d’assiettes fiscales diminuées. Dans le domaine correctionnel, la Cour suprême des États-Unis a ordonné à la Californie de réduire sa population carcérale de plus de 30 000 détenus, en réponse directe à la surpopulation.

    Au pays, la juge en chef McLachlin a déclaré que les honoraires d’avocat élevés sont un obstacle insurmontable à la justice, pour ceux qui n’en ont pas les moyens. En Colombie-Britannique, les avocats de l’aide juridique ont parfois refusé leurs services afin de souligner le caractère inadéquat du budget de ce système. Le manque de disponibilité des shérifs a causé, dans certains cas, la fermeture non prévue de tribunaux. L’effet financier du projet de loi C-10 fait l’objet de débats incessants, et le coût des services de police de la GRC donne lieu à un examen sérieux des solutions de rechange municipales.

    Nos propres crises ne semblent pas avoir l’effet marteau de celles qui ont cours aux États-Unis et ailleurs. Nous avons l’avantage de disposer de temps pour réfléchir à des solutions de rechange et à des options avant d’avoir à faire face aux conséquences de style américain ou britannique.

    Pour encadrer la discussion de nos options, les organisateurs du Congrès canadien de justice pénale de 2013 ont déterminé que le thème de l’an prochain (du 2 au 5 octobre, à Vancouver) sera La justice au 21e siècle : les aspects économiques de la sécurité publique. Le congrès de 2013 est une entreprise conjointe de l’Association canadienne de justice pénale (www.ccja-acjp.ca) et de l’Association de justice pénale de la Colombie-Britannique (www.bccja.com). Ce sera la 34e de ces assemblées biennales.

    Récemment, le site Web de l’ACJP a publié un Appel de communications qui seront présentées au Congrès. L’annonce a aussi paru dans le magazine trimestriel, La Revue canadienne de criminologie et de justice pénale. L’Appel de communications constitue une occasion de contribuer directement à la conversation sur la réforme de la justice, un mouvement de réforme qui sera de plus en plus présent en raison du besoin de trouver des solutions abordables et durables.

    Pierre Trudeau a parlé du Canada, il y a plus de 40 ans, comme étant une « société juste ». Si nous aspirons véritablement à créer et à conserver un pays qui se veut une société juste, nous devons réfléchir à fond et sérieusement à la forme de notre système de justice, à son fonctionnement efficace, et à notre capacité de garantir et d’améliorer la sécurité publique. Il est temps de vérifier nos suppositions.

  • One Step Closer to Cannabis Regulation

    One Step Closer to Cannabis Regulation

    At the initiative of Moralea Milne, Councillor in the Municipality of Metchosin, B.C., a resolution at this year’s UBCM conference called on the government to decriminalize marijuana and research its regulation and taxation. As you may have noticed, you can’t stumble over a newspaper or a radio report without hearing that the resolution passed. Media headlines like “Municipal leaders join call to decriminalize pot,” announced the success of this resolution at B.C.’s annual conference of municipal elected officials in Victoria. Even now as I write, the CBC morning show is debating regulation of cannabis.

    It looks like these municipal officials have joined the chorus of voices expressing their disapproval for current laws that prohibit cannabis. Due to the efforts of Stop the Violence BC, former mayors and former Attorney Generals have spoken out against current cannabis laws.

    While the motion supports the decriminalization of marijuana, it also pushes higher levels of government to research legalization and taxation. At Monday’s study session at UBCM, city officials were tangibly frustrated with the current state of affairs. Municipal officials continually find themselves shouldering the burden of prohibition, including rising police costs and complaints from citizens that run the gamut from concerns about the grow op next door, to the lack of accessibility of medical cannabis.

    At the same time, estimates of the value of the underground economy usually settle somewhere between 6 and 7 billion dollars and 44.3% of B.C. residents have used marijuana, with 46% of 16-18 year olds trying marijuana at least once.[1] Clearly this lucrative industry continues to attract customers.

    Lurking in the background of the conversation are the same old concerns about the health and other effects of this drug. It seems to me that while we should acknowledge this concern, we need to remind ourselves that we currently regulate harmful substances like alcohol and tobacco. The question is this: are we achieving what we want from prohibiting cannabis? The statistics above suggest that we are not achieving our goals – and we haven’t included policing and other criminal justice costs that occur when people are arrested for possession.

    As David Bratzer from Law Enforcement Against Prohibition reminded his UBCM audience on Monday, we have three options for the control or regulation of marijuana: leave things as they are, where an unregulated group of people produce and sell an unregulated product; we could legalize it and allow it to be fully commercialized by corporations, a mistake made ad naseum with alcohol and tobacco, or we could consider legalizing and regulating it.

    This last option could draw on the best thinking in tobacco control, and combine this with a clear-eyed assessment of the positive and negative effects of this substance. Of course even among advocates of cannabis law reform there isn’t necessarily agreement about what a regulatory model would look like. So coming up with a model won’t be easy.

    Sometimes it seems like attempts to legalize and regulate cannabis contradict the growing trend of public health scrutiny towards ingestible products. On Monday the local Medical Health Officer in Victoria, B.C. suggested that a ban on high sugar drinks might be coming. But we need to remind ourselves that this policy move would not ban sugar (try to imagine what would happen if we did) but instead send a clear message that high sugar drinks (and I’m talking about 473 ml drinks that contain as much as 16 teaspoons of sugar) might not be all that great for our health.

    Clearly, I’m not a civil libertarian about these matters. I believe there is a role for social policy in regulating cannabis. Imagine a situation where you could buy cannabis products labeled with the THC content, where you knew if the product was organic and where the technologies for ingesting this product without smoke were widely available.

    What do you think about a regulated model for cannabis? Let us know. We want to hear from you.

  • What would it take to change cannabis laws in Canada?

    What would it take to change cannabis laws in Canada?

    Laws against cannabis in this country are the domain of the federal government. This is because cannabis is currently a controlled substance subject to the provisions of federal criminal law. In the current political climate, Stephen Harper’s Conservative government is unlikely to consider changes to the Controlled Drugs and Substances Act. But this hasn’t stopped activists in B.C. from pushing hard to end cannabis prohibition.

    Sensible BC is pushing forward a ballot initiative that would direct the B.C. provincial government to pass the Sensible Policing Act. It would redirect all police in the province from taking any action, including searches, seizures, citations or arrests, in cases of simple cannabis possession by adults. This would apply to all RCMP and municipal police in B.C.

    The success of these initiatives relies heavily on the political opportunity created by the intersection of media coverage and police claims about marijuana production in this province. In the past ten years, newspapers in B.C. have routinely covered marijuana issues by repeatedly pointing out the extent to which the production of this plant is controlled by organized crime and beset with violence and general social chaos. In a move sure to have the scholars of social movements talking for years, Stop the Violence BC (STV-BC) has moved into the space created by this media/police spectacle and garnered the support of key politicians, including four former Attorney Generals, to oppose the continued prohibition of cannabis.

    Yesterday, one of STV-BC’s founders, Dr. Evan Wood, spoke at a study session at the annual Union of B.C. Municipalities convention in advance of a vote on a resolution on decriminalization scheduled for Wednesday of this week. His presentation emphasized the failures of prohibition and urged the audience to consider regulation as an alternative. This study session featured a debate between Wood and a key opponent of regulation, Dr. Darryl Plecas, RCMP University Research Chair at the University College of the Fraser Valley.

    Plecas’ support for municipal programs that crack down on grow ops did not sit well with some members of the audience, especially where these programs have unnecessarily targeted innocent homeowners with intrusive electrical inspections and fines. The comments of his fellow opponents of regulation including Dave Williams, RCMP, and Pat Slack, Snohomish Regional Drug and Gang Task Force in Washington State, also seemed to admit the failure of drug prohibition even as these speakers ardently opposed the regulation of cannabis. This was apparent in their repeated comments that cannabis enforcement usually results in market displacement rather than eradication.

    Another speaker at this debate, Geoff Plant, a former B.C. Attorney General, grabbed the attention of his audience by speaking directly to their concerns about rising costs, and emphasizing that current laws are out of step with the social, economic and other potential harms of cannabis use. He urged them to consider that a law that is routinely and widely flouted makes all law a joke. Plant evoked laughter from his audience when he suggested that we need to get over our “multigenerational Reefer Madness” and deal with drugs as a public health issue, rather than through a failed criminal justice policy.

    These sentiments were echoed in a public event sponsored by Sensible BC later in the evening. Dana Larson kicked off the ballot initiative campaign with a roster of speakers who again forcefully made the case that current cannabis laws are routinely disregarded and that its harms do not nearly approximate the harms that ensue from continued prohibition, which include a vast underground economy, loss of tax revenue, drug violence, and an unregulated product.

    While speakers from both of these events were able to make the case that drug laws need to be changed, the “how” of cannabis regulation still requires further development and some creative thinking.

    The CDPC is committed to talking with Canadians about the possibilities of cannabis regulation and helping to build a regulatory framework that takes into consideration what we’ve learned from public health approaches to alcohol and tobacco. Stay tuned for more.

  • Quel est l’impact de l’ALÉNA sur les politiques sur les drogues?

    Quel est l’impact de l’ALÉNA sur les politiques sur les drogues?

    Qu’est-ce que l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a à voir avec les politiques sur les drogues? À première vue, ces deux sujets ne semblent pas reliés. Mais tandis que la Caravane pour la paix poursuit sa route dans le Sud des États-Unis, nous, au Canada, avons la chance de nous arrêter et de réfléchir à la manière dont nos politiques peuvent vraiment aggraver les effets de la guerre aux drogues sur la frontière mexico-américaine.

    Les accords de libre-échange comme l’ALENA sont vantés comme étant la clé d’une croissance dynamique dans des pays comme le Mexique et le Canada. Mais un mémoire politique duCarnegie Endowment for International Peace suggère que les accords entre partenaires commerciaux n’atteignent pas toujours des buts aussi nobles, ni ne remplacent des approches plus polyvalentes du développement.

    En fait, les réformes du Mexique appuyées par l’ALENA ont été au mieux décevantes. Au pire, ces « réformes » ont contribué à faire du Mexique l’endroit idéal pour la production et le trafic de drogues. Même si les échanges commerciaux se sont certainement accrus, la croissance économique a été lente et la création d’emplois, médiocre. Les gains d’emplois limités dans la fabrication et les services ont été annulés par de nombreuses pertes d’emploi en agriculture. Les augmentations de salaire nécessaires, surtout pour les travailleurs non qualifiés, ne se sont pas concrétisées. Cela signifie que dans les régions rurales, les agriculteurs et les pauvres ont été les moins susceptibles de récolter les avantages des politiques commerciales libéralisées. La pauvreté rurale se chiffre à 55 % globalement et 25 % vivent dans une pauvreté extrême. Et le Mexique demeure l’un des pays de l’hémisphère le plus inégal.

    Alors, nous demandons-nous, que signifie cet appauvrissement continu du secteur agricole et des petits exploitants agricoles pour les politiques de contrôle des drogues? Les petits exploitants agricoles font face à d’incroyables difficultés et vivent dans des conditions de pauvreté, d’exclusion sociale et de négligence du gouvernement. Ces conditions influent sur leur décision de s’impliquer dans le commerce des drogues illicites. En outre, le manque d’autres possibilités économiques, notamment des salaires décents et des emplois de bonne qualité, pousse les gens pauvres vers le commerce comme petits revendeurs ou passeurs de drogue.

    Je ne suggère pas que l’ALENA soit tenu entièrement responsable de la situation actuelle à la frontière mexico-américaine où la violence est couverte à profusion dans les médias. Dans une certaine mesure, cette violence a été précipitée par des activités policières accrues liées aux drogues. Le président mexicain, Felipe Calderón, a déclaré une « guerre aux drogues » dès son entrée en fonction, en décembre 2006. Depuis, il y a eu une recrudescence sans précédent de la criminalité et de la violence dans le pays, plus de 47 000 personnes ayant été tuées violemment dans les 5 dernières années. En 2008, par exemple, la moitié des homicides au Mexique était directement liée au commerce des drogues. Bien que cela puisse sembler contrintuitif pour certains, une revue systématique de la recherche traitant des effets de la répression liée aux drogues sur la violence du marché des drogues a observé que la répression accrue liée aux drogues était associée aux niveaux croissants de la violence du marché des drogues. Bien que la violence soit souvent attribuée aux conflits entre cartels, la police et les militaires ont joué au moins en partie un rôle dans la perpétration de cette violence[1]. En même temps, le financement américain, par l’intermédiaire de l’initiative de Merida, a augmenté l’équipement et la formation fournis aux forces de police du Mexique, et le Mexique a été blâmé pour ses violations des droits de la personne[2].

    Des observateurs comme ceux du Washington Office on Latin America ont aussi fait remarquer que la guerre aux drogues menée par les États-Unis n’a pas réussi à supprimer la production ou le trafic des drogues illicites, alors que des lois sévères sur les drogues ont conduit à des violations des droits de la personne, à des prisons surpeuplées et à des menaces à l’égard des institutions démocratiques. Des milliers de Mexicains ont été tués, sont disparus ou ont été déplacés par suite de la guerre aux drogues. Mais les tentatives de soumettre ces politiques de contrôle des drogues à un examen minutieux sont entravées par des allégations selon lesquelles le marché de la drogue menace la sécurité nationale américaine et les relations commerciales.

    Le récent Sommet des régions, à Cartagena, a révélé la mesure dans laquelle l’Amérique latine est une puissance mondiale croissante. Plusieurs dirigeants de pays d’Amérique centrale et du Sud ont contesté les politiques économiques et de sécurité des É.-U. Et des groupes comme laLatin American Commission on Drugs and Democracy contestent les politiques prohibitionnistes dominées par les É.-U. Les rapports de la Commission réclament que les É.-U. et le Canada examinent leur complicité dans le marché de la drogue à titre de principaux pays consommateurs de drogues.

    Le Canada a reconnu que les Amériques sont d’importants partenaires dans les relations hémisphériques. Nous avons désigné l’Amérique latine comme étant une priorité de la politique étrangère, en 2007. Mais jusqu’ici, les mesures que nous avons prises ont été étroitement axées sur les échanges commerciaux et la sécurisation de la région. La sécurisation, notamment le maintien de l’ordre accru, la surveillance des frontières, la militarisation de la société civile, et la suppression de la dissidence est au cœur des stratégies de la guerre aux drogues.

    Une brève visite au site Web des Affaires étrangères et Commerce international Canada offrira aux lecteurs des liens à des communiqués de presse au sujet de l’aide du Canada à l’Amérique latine pour soutenir les mesures de sécurité. Le Canada, par ses programmes d’aide, est partenaire à part entière des programmes prohibitionnistes mondiaux de contrôle des drogues. Encore une fois, je ne suggère pas que nous abandonnions les efforts pour assurer la sécurité publique, mais je m’inquiète de ce que le Canada ait choisi de restreindre son champ d’action à la sécurité et aux accords de libre-échange, aux dépens d’approches plus polyvalentes et socialement justes qui favorisent le développement et l’inclusion sociale. Je ne suis pas le seul. Le Groupe d’orientation politique pour les Amériques du Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI) a soulevé certaines de ces préoccupations.

    Le CCCI invite les décideurs canadiens à réaligner leurs priorités politiques, pour des pays comme le Mexique, sur une stratégie axée sur les droits de la personne, la participation généralisée à la prise de décisions et le développement. Les approches canadiennes de l’aide et du commerce doivent aborder, et non exacerber, les causes profondes des problèmes de drogue et de criminalité des Amériques, et reconnaître que les approches militaristes nuisent à la sécurité publique.

    Alors, la prochaine fois que vous entendrez quelqu’un vanter les avantages du libre-échange, demandez-vous si ces politiques vont soutenir les institutions démocratiques, les stratégies de développement socialement justes et les politiques sur les drogues fondées sur les données probantes et les droits.

     


    [1] Voir U.S. State Department. 2011. Human Rights Reports: Mexico. À l’adresse :http://www.state.gov/j/drl/rls/hrrpt/2011/wha/186528.htm.
    [2] Seekle, C. et Finklea, K. M. (2011). U.S.-Mexican Security Cooperation: The Mérida Initiative and Beyond. U.S. Department of State: U.S. Congressional Research Service. À l’adresse :http://fpc.state.gov/documents/organization/171385.pdf.
  • Vers une stratégie nord-américaine pour terminer la guerre contre la drogue

    Vers une stratégie nord-américaine pour terminer la guerre contre la drogue

    J’ai rencontré Javier Sicilia au musée d’anthropologie de Mexico, en février dernier, alors que j’étais à un congrès à propos des politiques sur les drogues organisé par Mexico Unido Contra la Delincuencia, un groupe de la société civile qui travaille à des stratégies de prévention du crime. Gillian Maxwell, membre de notre comité exécutif, et moi-même y sommes allés pour partager notre expérience de travail sur les enjeux des politiques sur les drogues à Vancouver, pour mieux comprendre la situation au Mexique et pour établir des liens avec les ONG mexicains et les groupes d’entreprises. Nous étions aussi enthousiastes à l’idée de rencontrer Javier Sicilia qui travaillait avec des collègues du Mexique et des États-Unis à un nouveau projet ambitieux.

    Sicilia est un poète, écrivain et journaliste reconnu qui a été propulsé sous les projecteurs lorsque son fils a été brutalement abattu à Cuernavaca, après avoir été pris dans le feu croiséentre des gangs liés aux drogues. Par cette tragédie, il est devenu l’une des dizaines de milliers d’innocentes victimes de la guerre aux drogues qui fait rage dans ce magnifique pays. J’avais entendu dire que Sicilia avait cessé d’écrire de la poésie et qu’il était descendu dans les rues, initiant de vastes manifestations dans lesquelles cent mille citoyens ont marché de Cuernavaca à Mexico, réclamant que cesse la violence liée aux drogues qui a ébranlé les fondements de la société mexicaine.

    J’ai aperçu Sicilia dans le hall du musée, et je me suis approché derrière lui, en disant son nom comme il se dirigeait vers l’auditorium du musée. Comme je ne parle pas du tout espagnol et que je savais qu’il ne parlait pas anglais, j’ignorais comment commencerait notre rencontre, si je parvenais à attirer son attention. Finalement, il m’a entendu l’appeler, s’est retourné, a tendu les bras et m’a encerclé de ses deux bras, et m’a accueilli dans son espace. Un accueil aussi enthousiaste offert à un pur étranger m’a surpris, mais au cours des heures qui ont suivi, j’ai vu que Sicilia était une personne intense, engagée qui accueillait bien des gens.

    Notre conversation était limitée mais nous avions une bonne connexion et avons convenu d’une autre rencontre avec ses organisateurs. Nous voulions leur parler de l’assemblée qu’organisait la Coalition canadienne des politiques sur les drogues avec les groupes américains et mexicains pour élaborer l’idée d’une coalition nord-américaine. La coalition collaborerait à faire ressortir les effets négatifs que nos politiques actuelles sur les drogues ont sur le Canada, les É.-U. et le Mexique, en mettant l’accent sur la façon dont la criminalisation de l’usage de drogues a créé un marché clandestin très puissant et violent dans ces trois pays.

    Sicilia était intéressé au concept d’une stratégie nord-américaine pour mettre fin à la violence au Mexique et il travaillait déjà à organiser un projet mexicain-américain, la Caravane pour la paix avec dignité et justice, qui s’apprêtait à traverser les États-Unis avec une centaine de victimes de la guerre aux drogues mexicaine.

    L’objectif principal de la Caravane est d’amener dans les rues et communautés des É.-U. la réalité à laquelle font face les Mexicains – la perte de vies, la destruction des communautés, la culture de la peur qui s’infiltre dans tant de localités, et la violence sans relâche qui sévit chaque jour.

    Dans les mois à venir, la CCPD va explorer les liens entre le Canada, les É.-U. et le Mexique, et de quelle manière ce qu’on appelle nos problèmes de drogue sont inter-reliés. Nous soutiendrons la Caravane pour la paix avec dignité et justice au moyen de notre blogue, des canaux des médias sociaux, et en nous rendant à Baltimore, Maryland, pour participer à une assemblée publique sur les politiques sur les drogues, lorsque la Caravane s’y arrêtera, les 8 et 9 septembre.

    Nous espérons que vous songerez à la façon dont les Canadiens peuvent participer et soutenir les efforts pour faire cesser la violence au Mexique. Nous avons hâte d’entendre vos pensées et idées au cours des prochains mois.