Notre soumission à Santé Canada concernant la MDPV (sels de bain)

Vous souvenez-vous de la tempête dans un verre d’eau alimentée par les médias qui a eu lieu en juin, cette année? Cette brève mais sensationnelle alerte à la drogue a fait mieux connaître les « drogues légales » comme la MDPV, mais n’a probablement pas fait beaucoup pour protéger la santé des utilisateurs actuels et potentiels, quoique ce groupe soit restreint. La couverture médiatique a poussé le gouvernement fédéral canadien à proposer que la MDPV ou la méthylènedioxypyrovalérone (Oui! Si on peut l’épeler, on peut l’annexer), soit ajoutée à l’annexe I de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, ce qui signifie que les peines les plus dures pour possession et trafic s’appliqueraient.

Comme à l’habitude, Santé Canada a sollicité une rétroaction à la proposition, et au début de juillet, la CCPD a soumis une réponse. Cette réponse a été l’occasion de peaufiner notre analyse de la facilité avec laquelle les gouvernements réagissent à certaines drogues avec de nouvelles formes de criminalisation plus sévères. Nous avons suggéré que l’interdiction de cette substance aurait des effets nocifs non voulus, et avons recommandé de rechercher des modèles de remplacement pour la réglementation de la MDPV, dans le but de répondre au besoin de protéger la santé des Canadiens contre les effets potentiellement nocifs de l’interdiction. Nous avons également insisté sur les importantes distinctions entre l’interdiction et la réglementation des drogues, et indiqué comment la proposition du fédéral d’interdire la MDPV renonce à la possibilité de réglementer et par le fait même, de réduire les méfaits de cette substance de façon significative.

Nous avons fait valoir nos préoccupations au sujet des risques sociétaux et pour la santé que pose la MDPV, mais avons suggéré que la proposition d’inscrire cette drogue à l’annexe I de laLRCDAS ne produirait pas le résultat voulu de réduire les dangers de la MDPV, et aurait des conséquences néfastes non voulues pour les personnes qui utilisent cette substance. Nous avons favorisé une discussion plus approfondie des modèles et options disponibles pour réglementer toutes les substances psychoactives, en puisant aux leçons tirées d’autres enjeux politiques de santé publique. Nous avons également souligné que la proposition de Santé Canada d’annexer cette drogue était prématurée étant donné la quantité limitée d’information disponible sur les aspects scientifiques de cette drogue, la portée limitée de son utilisation, et la surenchère médiatique autour de son apparition

Si vous voulez plus de détails sur cette question, une copie intégrale de notre soumission  se trouve ici (en anglais seulement).

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