Les infirmières et infirmiers canadiens chefs de file de la réduction des méfaits

Les infirmières et infirmiers de tout le pays se rassembleront à Vancouver cette semaine pour le Congrès biennal de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada de 2012.Dans le cadre de ce congrès, Insite et le Dr Peter Centre seront respectivement l’hôte de séances spéciales le 17 juin, offrant l’occasion d’échanger des connaissances sur les politiques de réduction des méfaits et les pratiques infirmières.

Les infirmières et infirmiers canadiens reconnaissent que l’utilisation de substances, légales ou illicites, est un trait persistant de la nature humaine et que l’abstinence n’est pas toujours un objectif réaliste. Par conséquent, les infirmières mettent l’accent sur la réduction des conséquences indésirables et sur la formation de relations aidantes et dénuées de jugement pour la santé et la sécurité des personnes, des familles et des communautés.

Il y a un risque que l’image des injections supervisées par une infirmière se limite à celle d’un infirmier penché sur un client pendant que se déroule l’injection et que rien d’autre ne se produit. Je veux dissiper cette image.

Le personnel infirmier d’Insite a élaboré le cadre de ses pratiques infirmières. Les soins infirmiers sont centrés sur le client et visent à former des relations, à maintenir la dignité et le respect, et à créer un environnement de sécurité culturelle et d’habilitation. Les soins infirmiers de première ligne chez Insite comprennent l’éducation sur l’injection sans risque, l’échange de seringues, les premiers soins, le soin des blessures, la prise en charge d’une surdose, le traitement de la toxicomanie, les services de santé génésique et la prévention des maladies transmissibles. Ces services sont dispensés dans le cadre d’un programme complet de réduction des méfaits et de promotion de la santé, en partenariat avec les systèmes de santé et de services sociaux et les organismes communautaires.

En 2011, l’Association des infirmières et infirmiers du Canada a publié un document de travail sur La réduction des méfaits et les drogues actuellement illicites : implications pour les politiques, la pratique, la formation et la recherche en soins infirmiers, qui a reçu l’appui del’Association canadienne des infirmières et infirmiers en sidologie. Les valeurs de la réduction des méfaits sont conformes aux valeurs qui guident la pratique déontologique professionnelle des soins infirmiers exprimées dans le Code de déontologie des infirmières et infirmiers pour dispenser des soins infirmiers sécuritaires, conformes à l’éthique, compétents et compatissants; pour promouvoir la santé et le bien-être; pour promouvoir et respecter la prise de décisions éclairées; pour préserver la dignité de la personne à qui les soins sont dispensés au besoin; et pour promouvoir la justice.

Ceci étant dit, il n’est donc pas étonnant que les infirmières et infirmiers canadiens appuient les services de réduction des méfaits. Les origines des soins infirmiers itinérants ont été attribuées aux Sœurs grises, fondées par Marguerite d’Youville à Montréal, qui, au milieu des années 1700, étaient reconnues pour leurs soins aux démunis. L’inégalité de l’accès aux soins de santé et les déterminants fondamentaux de la santé ont mené à des pratiques de « soins infirmiers de rue » dans maints centres urbains.

Programme d’infirmières et infirmiers itinérants de rue BCCDC-STI
Programme d’infirmières et infirmiers itinérants de rue BCCDC-STI

À Vancouver, après la Deuxième Guerre mondiale, les infirmières ont dirigé une vaste initiative afin de joindre les personnes marginalisées qui ne se rendaient pas dans les hôpitaux pour faire soigner des maladies transmises sexuellement. En 1988, le Centre de contrôle des maladies de la C.-B. a instauré le programme d’infirmières et infirmiers de rue pour la prévention du sida qui mettait l’accent sur l’échange de seringues. Étant donné l’épidémie de morts par surdose et de propagation radicale du VIH qui sévissait à Vancouver dans les années 1990, les infirmières et infirmiers de rue ont été parmi les premiers à revendiquer de sortir les injections de la ruelle pour les amener à la sécurité d’un service sanitaire d’injection supervisé.

Il y a à peine plus d’un an, les associations professionnelles – l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario et l’Association of Registered Nurses of British Columbia et la BC Nurses Union sont toutes intervenues à l’appui d’Insite devant la Cour suprême du Canada. Les infirmières et infirmiers de tout le pays se sont réjouis lorsque la Cour suprême a statué en faveur du maintien des opérations d’Insite.

Surveillez bien les infirmières et infirmiers qui plaideront la cause de l’expansion des services d’injection supervisés à l’échelle locale, nationale et mondiale!

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