Prendre le contrôle : sur la voie de politiques efficaces en matière de drogues

Aujourd’hui, la Commission globale de politique en matière de drogues a publié le rapport Prendre le contrôle : sur la voie de politiques efficaces en matière de drogues. Le rapport demande aux gouvernements de réorienter les politiques mondiales sur les drogues, de prendre certaines mesures immédiates pour résoudre les problèmes liés aux drogues, et de ne pas reculer devant le potentiel de transformation d’une réglementation responsable comme solution à plus long terme. Les recommandations surviennent au moment où de plus en plus de gouvernements reconnaissent que l’approche traditionnelle de la « guerre aux drogues » a échoué, et que de nouvelles approches sont nécessaires. Reconnaissant ces faits, l’Assemblée générale des Nations Unies a convoqué une session extraordinaire (SEAGNU) sur les drogues en 2016 afin de discuter de solutions au problème mondial des drogues. Lors de la SEAGNU et à d’autres assemblées diplomatiques, le rapport invite les délégués de l’ONU à garder à l’esprit le mandat des Nations Unies, assurer la sécurité, les droits de l’homme et le développement.

Les membres de la Commission sont notamment l’ancien président du Brésil, Fernando Henrique Cardoso, l’ancien président du Mexique, Ernesto Zedillo, l’ancien président de la Colombie, César Gaviria, l’ancienne présidente de la Suisse, Ruth Dreifuss, Richard Branson et d’autres. Dans le cadre du lancement, les commissaires vont rencontrer le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, et le secrétaire général adjoint des Nations Unies, Jan Eliasson, pour présenter les recommandations du rapport.

Leurs recommandations sont les suivantes :

– Assurer avant tout la santé et la sécurité des collectivités requiert une réorientation fondamentale des priorités et des ressources en matière de politiques, qui permettrait d’abandonner les mesures punitives inefficaces au profit d’interventions sanitaires et sociales éprouvées.

– Assurer un accès équitable aux médicaments essentiels, en particulier les analgésiques à base d’opiacés.

– Cesser de criminaliser l’usage et la possession de drogues – et cesser de « traiter » de force des personnes dont la seule infraction est l’usage ou la possession de drogues

– Appliquer d’autres options que l’incarcération pour les acteurs non violents du bas de l’échelle du trafic de drogue, tels les fermiers et les passeurs, entre autres personnes engagées dans la production, le transport et la vente de substances illégales.

– Viser en priorité une réduction du pouvoir des organisations criminelles et de la violence et l’insécurité engendrées par la concurrence entre elles ainsi qu’avec l’État.

– Permettre et appuyer les essais dans des marchés légalement réglementés de drogues actuellement interdites, en commençant, sans s’y limiter, par le cannabis, la feuille de coca et certaines nouvelles substances psychoactives.

– Profiter de l’occasion offerte par la SEAGNU de 2016, qui approche à grands pas, pour réformer le régime mondial des politiques en matière de drogues.

Vous pouvez consulter le rapport intégral ici.

About Donald MacPherson

Donald MacPherson is the Executive Director of the Canadian Drug Policy Coalition and one of Canada’s leading figures in drug policy. In 2000 he published Vancouver’s groundbreaking Four Pillars Drug Strategy that precipitated a broad public discussion on issues related to addiction.