Les politiciens d’un bout à l’autre du Canada souffrent d’un Abus de politique en matière de drogues

Une nouvelle affection psychiatrique invalidante a été reconnue aujourd’hui par la Coalition canadienne des politiques sur les drogues. Malheureusement, plusieurs politiciens sont atteints de ce mal, que l’on a baptisé l’« Abus de politique en matière de drogues ».

Vous avez sans aucun doute observé les symptômes. Ces politiciens qui résistent au changement et écartent les données probantes. Qui persistent à se montrer « sévères » et à envoyer un message répressif. Qui refusent d’examiner les différentes approches envisageables en ce qui concerne les politiques sur les drogues, malgré l’abondance de preuves démontrant les retombées physiques, psychologiques et sociales défavorables de notre approche actuelle envers les drogues, qui perdure depuis des décennies.

Tels sont les symptômes de l’Abus de politique en matière de drogues. Et la CCPD a lancé une campagne pour sensibiliser les citoyens à cette maladie invalidante.

Consultez le site Web de la campagne ici.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe un traitement efficace pour ceux qui reconnaissent avoir un problème en ce sens. Il suffit de garder l’esprit ouvert et de reconnaitre que l’élaboration de politiques bien orientées, peu importe l’enjeu, nécessite un dialogue franc et ouvert, éclairé par des données probantes. Comme le fait que les services de réduction des risques et les interventions réglementaires améliorent l’espérance de vie et augmentent la probabilité que les consommateurs problématiques de drogues suivront un traitement. Et que le taux de consommation de drogue n’augmente pas dans les juridictions où les drogues ont été décriminalisées ou légalisées.

Heureusement, certains individus de diverses allégeances politiques sont prêts à entamer le dialogue. Les parlementaires fédéraux en faveur de la légalisation du cannabis incluent non seulement le chef libéral Justin Trudeau, mais également le député conservateur Scott Reid et la leader adjointe du NPD, Libby Davies. Le NDP soutient la décriminalisation du cannabis depuis 40 ans, une politique officielle qui a été réaffirmée par le leader actuel du parti, Thomas Mulcair. Le Parti Vert d’Elizabeth May appuie la légalisation de la marijuana et désire engager une consultation publique au sujet de la décriminalisation de toutes les drogues illicites. De même, le député libéral de l’Ile du Prince Edouard, Wayne Easter, soutient que les sites d’injection supervisés sont nécessaires et appuie la mise en place d’un cadre réglementaire en ce qui concerne les drogues illicites, puisque « les lois actuelles en matière de drogues ne fonctionnent pas. »

Au niveau provincial, la chef du parti Wildrose Alliance de l’Alberta, Danielle Smith, est en faveur de la décriminalisation du cannabis. En Colombie-Britannique, le succès d’Insite, le site d’injection supervisé de Vancouver, dans la prévention de la transmission du VIH et autres infections à diffusion hématogène, la réduction des risques de surdose et la mise en rapport des consommateurs de drogues avec les services appropriés.  Et les anciens procureurs généraux Kash Heed et Geoff Plant parlent ouvertement du besoin de réglementation en ce qui concerne le cannabis en Colombie-Britannique et au Canada.

Au plan municipal, l’ancien maire de Vancouver Larry Campbell a fait campagne en préconisant la mise en place de sites d’injection supervisés et certains conseillers municipaux de Toronto ont exercé des pressions pour que de tels sites soient implantés dans leur ville. Huit maires de Colombie-Britannique, y compris celui de Vancouver, Gregor Robertson, ont réclamé l’élaboration de nouveaux règlements portant sur le cannabis au Canada. Le maire de Thunder Bay (et ancien officier de police), Keith Hobbs, en a fait de même.  Les conseillers et les maires ayant assisté à la convention de 2012 de l’Union des municipalités de la Colombie-Britannique ont adopté une résolution exigeant que les niveaux appropriés de gouvernement « décriminalisent la marijuana et établissent une politique de recherche, de fiscalité et de réglementation de la marijuana.

À l’internationale, les politiciens européens appuient activement les efforts de réduction des risques et les dirigeants latino-américains exigent des alternatives à la criminalisation et aux actions strictement punitives ayant été mises en oeuvre au cours des 40 dernières années. L’Uruguay projette de légaliser la consommation adulte du cannabis. Plus près de chez nous, deux états américains (le Colorado et l’état de Washington) ont fait de même, par l’entremise de votes au scrutin adoptés grâce en partie à l’appui de certains hauts fonctionnaires. Il est certain que d’autres états en feront de même.

L’idée est que les politiciens n’ont pas à souffrir d’Abus de politique en matière de drogues. Certaines juridictions explorent des solutions de rechange à la lutte contre la drogue. Le dialogue a été entamé.  Malheureusement, plusieurs politiciens canadiens craignent ce dialogue et ont du mal à envisager des approches différentes.

Alors pour ceux qui s’en remettent à des théories dépassées, le temps est venu de discuter! Consultez le site Web de la campagne et signez l’engagement à communiquer avec vos représentants élus, s’ils souffrent d’un problème d’Abus de politique en matière de drogues. Le site de la campagne met à votre disposition des outils vous permettant de diffuser des messages Twitter aux chefs des partis politiques nationaux, dans le cadre d’un plus vaste dialogue visant à guérir ce mal dont souffre notre pays.

Nous vous invitons donc à consulter les détails de la campagne, à visionner les vidéos et à passer le mot à vos amis.

About Donald MacPherson

Donald MacPherson is the Executive Director of the Canadian Drug Policy Coalition and one of Canada’s leading figures in drug policy. In 2000 he published Vancouver’s groundbreaking Four Pillars Drug Strategy that precipitated a broad public discussion on issues related to addiction.