Un article intitulé Psychedelic medicine: a re-emerging therapeutic paradigm, paru le 8 septembre 2015 dans le Journal de l’Association médicale canadienne, illustre un intérêt renouvelé pour l’exploration des avantages de l’utilisation de substances psychédéliques dans le traitement de diverses affections, notamment le trouble de stress post-traumatique (TSPT), l’anxiété, les dépendances et la dépression. Ce type d’intervention thérapeutique est en train de réapparaître, après la déclaration de Richard Nixon sur la lutte contre la drogue, en 1972, qui avait pratiquement gelé toute exploration des avantages potentiels des psychédéliques dans des contextes thérapeutiques – dont certaines étaient en cours depuis les années 1950 –, puisque le financement de la recherche a été réduit à néant et que l’établissement médical a suivi les attitudes politiques dominantes à l’égard de cette classe de médicaments.

Depuis quelques années, cependant, l’intérêt de la communauté scientifique et de la société en général, à l’égard des bienfaits de l’utilisation de drogues psychédéliques, a connu un nouvel essor, à mesure qu’une nouvelle génération de personnes explore le potentiel de développement humain de substances telles que l’ayahuasca, la psilocybine, le LSD et la MDMA, pour n’en nommer que quelques-unes. Du bureau du thérapeute aux festivals de musique, en passant par la jungle amazonienne, un mouvement visant à explorer les drogues psychédéliques dans des contextes thérapeutiques formels et des contextes informels se développe. Cela offre aux gouvernements, aux scientifiques et aux communautés de réelles occasions de développer des politiques qui protègent les consommateurs, facilitent la recherche et créent des approches de rechange relativement à ces drogues. Plutôt que de continuer à criminaliser et à nier le fait que des utilisations judicieuses des substances psychédéliques peuvent offrir des avantages considérables, les gouvernements devraient explorer les moyens d’en optimiser les avantages potentiels pour les individus et les communautés.

Les usages thérapeutiques et religieux des drogues psychédéliques ont précédé de loin nos connaissances scientifiques, et diverses cultures du monde entier ont utilisé des drogues d’origine naturelle pendant des milliers d’années dans des cérémonies et des offices de guérison populaire. La recrudescence d’études scientifiques et d’essais cliniques pourrait fournir des informations pour de nouvelles approches thérapeutiques, qui constitueraient un ajout utile aux traitements actuellement limités disponibles dans le domaine de la santé mentale et de la toxicomanie. En effet, les preuves scientifiques renouvelées au sujet des drogues psychédéliques donnent à penser qu’elles pourraient plus efficaces, tant sur le plan clinique que sur celui de la rentabilité, que les options de traitement pharmaceutiques et psychothérapeutiques actuelles.

Le gouvernement fédéral devrait veiller à ce que les substances psychédéliques prometteuses (p. ex., le LSD, la psilocybine et la MDMA) pour le traitement de troubles comme le syndrome de stress post-traumatique, la toxicomanie et d’autres troubles de la santé mentale soient supprimées de l’annexe J de la Loi sur les aliments et drogues, de sorte qu’elles puissent être facilement utilisées dans la pratique clinique, car de nouvelles recherches scientifiques confirment leur potentiel médical et thérapeutique.

Le gouvernement fédéral collabore avec les églises Sainto Daime et Uniãode Vegetal, ainsi qu’avec des praticiens chamaniques, afin d’explorer les possibilités de légitimer les utilisations cérémoniales de l’ayahuasca et de substances psychoactives à base de plantes similaires utilisées à des fins sacramentelles et de guérison traditionnelle.

Pour plus d’informations sur les drogues psychédéliques et leur utilisation médicale:

Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (MAPS)