Le discours mondial sur la guerre contre la drogue a changé. De plus en plus de gouvernements s’orientent vers une approche de santé publique aux drogues et s’éloignent du droit pénal et de la répression pénale comme stratégie première pour répondre aux problèmes liés aux drogues. Le Canada a la possibilité de jouer un rôle de premier plan dans ce virage afin que les nouvelles approches en matière de drogues soient basées sur la santé publique, les droits de la personne et les connaissances scientifiques. Pour ce faire, notre gouvernement fédéral devra changer de cap.

Pendant dix ans, le gouvernement canadien a doublé son approche de « guerre contre la drogue » en appliquant des peines minimales obligatoires pour des délits de faible gravité liés aux drogues, en dépensant des millions de dollars pour contrer des réformes des politiques sur le cannabis, en augmentant les dépenses pour les prisons et en adoptant des lois pour entraver l’élaboration de nouveaux programmes de réduction des méfaits comme les services de consommation supervisée. Il est temps d’adopter une nouvelle approche.

Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les drogues (SEAGNU/UNGASS) de 2016

La Coalition joue un rôle actif au palier international pour lutter contre les préjudices de nos politiques actuelles sur les drogues. Elle a été sélectionnée comme l’un des représentants nord-américains du Groupe de travail de la société civile (CSTF) pour la SEAGNU sur les drogues (avril 2016). Le CSTF est l’un des mécanismes clés permettant à la société civile de participer à cette importante réunion. Ce sera la première conversation globale sur les politiques en matière de drogue depuis près de 20 ans et son impact pourrait jeter les bases de changements politiques importants au cours des prochaines années.

Cette SEAGNU est une occasion cruciale pour le Canada de faire pression pour des changements à l’échelon international. La CCPD collabore avec des organismes de la société civile du Canada à élaborer un ensemble de recommandations de politiques que nous exhorterons le gouvernement fédéral à présenter, avant et pendant cette SEAGNU.

Par une série de consultations et de réunions, les militants internationaux pour la réforme des politiques sur les drogues ont adopté une série de « demandes » pour la SEAGNU, qui reflètent leur ordre du jour pour la réforme des politiques sur les drogues:

  • Le système de contrôle des drogues est dysfonctionnel et doit être réformé.
  • Le succès devrait être mesuré au regard de facteurs qui affectent le bien-être des individus et des communautés: santé, droits de la personne, accès aux médicaments, sécurité et développement.
  • La peine de mort ne devrait jamais être imposée pour des infractions liées à la drogue.
  • Ni la possession de drogues ni leur consommation ne doivent être criminalisées.
  • D’ici 2020, 10 % des ressources mondiales rattachées aux politiques sur les drogues devraient être investies dans la santé et la réduction des méfaits.
  • La réforme des politiques en matière de drogue devrait tenir compte des expériences et innovations fondées sur les droits de la personne et sur les données probantes.

Du 19 au 21 avril 2016, des personnes qui travaillent aux quatre coins du monde pour changer l’orientation des politiques mondiales sur les drogues convergeront vers les Nations Unies, à New York et demanderont aux gouvernements d’adopter une nouvelle approche mondiale relative aux drogues – une approche qui met au premier plan la science, la santé publique et droits de la personne. La CCPD et ses partenaires internationaux ont travaillé au lancement d’une campagne mondiale pour la réforme, à l’approche de la SEAGNU de 2016. Cette campagne réunit en un seul endroit les voix du changement du monde et demande aux pays qui participent à la SEAGNU de "Cesser de faire du mal" et de mettre fin à l’approche prohibitive actuelle.

Ressources sur la réforme internationale des politiques sur les drogues et la SEAGNU